Melik Ohanian – Œuvre en partitions – Question de temporalités

Melik Ohanian – Œuvre en partitions – Question de temporalités

Episode 5
1:15:36

À propos de ce podcast:

Melik Ohanian est un artiste contemporain, photographe, cinéaste, plasticien, installateur, dont l’œuvre est nourrie autant de philosophie, de sciences, d’histoire politique que de faits sociaux culturels mais aussi de littérature. Artiste chercheur et praticien conceptuel, ses expositions sont des dispositifs scéniques où chaque pièce, chaque image (filmique, photographique, sculpturale…) participe de formes et de récits, qui interrogent les concepts de temps, l’expérience et la politique des œuvres. Reconnue internationalement, exposée dans le monde entier (musées  de Philadelphie, d’Eindhoven, Mudam – Luxembourg, Salt Lake City – Utah, G.Pompidou-Paris, CRAC – Sète, Aalborg – Danemark…), représentant la France dans les biennales de Sydney, Gwangju, Sao Paulo, Séville, Lisbonne, Lyon… en 2015, son œuvre a reçu le Lion d’or du Meilleur Pavillon (Arménie), a été couronnée par le prestigieux prix Duchamp et en 2019, son important projet autour du génocide arménien a été récompensé par le prix Visarte- Suisse.

Borderland — I Walked a Far Piece, 2017
4 vidéos UHD en noir et blanc synchronisées, son surround, 54min30s
Courtesy : Galerie Chantal Crousel et l’artiste © Melik Ohanian
Borderland — I Walked a Far Piece, 2017
4 vidéos UHD en noir et blanc synchronisées, son surround, 54min30s
Courtesy : Galerie Chantal Crousel et l’artiste. Photo : Blaise Adilon © Melik Ohanian
Girls of Chilwell — Suspended Acting, 2014
3 sculptures en plâtre, technique mixte, à l’échelle humaine.
Courtesy : Galerie Chantal Crousel et l’artiste © Melik Ohanian
Their Eyes Were Watching, 2018
11 vidéos HD en noir et blanc, synchronisées, muet, 94min
© Melik Ohanian
Selected Recording #005, 2000
Lambda print sur alumium, sans cadre. 124x187 cm.
Courtesy : Galerie Chantal Crousel et l’artiste © Melik Ohanian
Invisible Film, 2005
Vidéo HDcam, son surround, 90mn.
Projection 35mm de la version originale de Punishment Park à El Mirage, Californie © Peter Watkins, 1971.
Courtesy : Galerie Chantal Crousel, Galerie Yon Lambert, New York, et l’artiste © Melik Ohanian
Street Lights of Memory — A Standby Memorial (2010-2018), 2015
87 éléments en bronze, structure en bois et béton.
Pavillon de la République d’Arménie, 56e Biennale de Venise.
Courtesy Fondation Armenia Genève, avec le support de FMAC — Ville de Genève © Melik Ohanian
Modelling Poetry — An Algorytmn as a Screenplay (2012-2016),
et Portrait of Duration — Cesium Serie II (2016),
dans Under Shadows, Centre Pompidou, 2016.
Photo : M.Argyroglo © Melik Ohanian
Concret Tears, 2014
3451 larmes de béton, structure acier et aluminium. 300x300x470 cm.
Courtesy : Galerie Chantal Crousel et l’artiste © Melik Ohanian
DAYS — I See what I Saw and what I will See, 2011
2 vidéos HD, projection sur les deux faces d’un même écrans. 2x42 mn.
Commissioned by Sharjah Art Foundation, Biennal 10 © Melik Ohanian
10 000 Letters, 2008
Dix mille lettres en plâtre, reconstitution désordonnée d’extraits d’archives sonores.
Courtesy : Galerie Chantal Crousel et l’artiste © Melik Ohanian

Quelques pistes pour aller plus loin …

http://melikohanian.com

Bachelard Gaston, L’intuition de l’instant, Stock, 1931.
Bergson Henri, Le rire, (1900), PUF, 2000.
Cavell Stanley, Dire et vouloir dire, trad. S. Laugier-Ch. Fournier, éd. du Cerf, 2009.
Deleuze Gilles, Félix Guattari, Qu’est-ce que la Philosophie ? éd. Minuit, 2003.
During Elie, Faux raccords – la coexistence des images, Actes Sud/villa Arson, 2010.
Glissant Edouard, Traité du Tout-monde, éd. Gallimard, 1997.
Halprin Anna, Mouvements de vie, trad, E.Argaud & D. Luccioni, éd. Contredanse, 2009.
Hartog François, Régimes d’historicité. Présentisme et expériences du temps, Seuil, 2003.
Huillet Daniele et Straub Jean-Marie, Trop Tôt, trop tard, film documentaire, 1981.
Jullien François, Les transformations silencieuses. Chantiers,I, Grasset, 2009.
Koyré Alexandre, Du monde clos à l’univers infini, trad, R. Tarr, Gallimard, 1973.
Merleau-Ponty Maurice, L’œil et l’esprit, Gallimard, 1964
Michaud Philippe-Alain, Sur le film, Macula, 2016.
Quessada Dominique, L’inséparé. Essai sur un monde sans autre. PUF 2013.
Rancière Jacques, Malaise dans l’esthétique, éd. Galilée, 2004.
Roussel Stéphane Gislain, Opéra monde, catalogue d’exposition, Centre Pompidou Metz/RMN, 2019.
Sebald W.G & Tripp J.P, Nul n’a encore dit, Fario, 2014.
Wurlitzer Rudolph, Plans, trad, S. Porte, éd. Ch. Bourgois, 1995.

Chapitrage

1:09
Artiste plasticien conceptuel - photographe - cinéaste
5:30
Scénario - Performativité du dispositif – Durée(s)
14:46
« In-séparation » - Survie d’une œuvre
20:15
Enjeu temporel des Comment de l’oeuvre
27:41
Exploration et Visualisation - Du Temps
31:08
Poésie scientifique – Irreprésentable représenté
38:34
Temporalités spectatorielles
46:12
Before – Condition de représentation
49:48
Temporalités du mémoriel
51:32
Frontière – Topographie du séparé
57:54
Ubiquités et Langages en migration
01:12:40
Epreuve du réel –Epreuve de la rencontre
01:12:40
Quid de l’ opéra

Extraits:

M-D 
Artiste conceptuel contemporain… installations filmiques, dispositifs photographiques, sculpturaux, théâtraux… avec et entre plusieurs médiums, plusieurs savoirs, plusieurs mémoires (dont celle de l’Arménie) … frontière, limite, bords, poésie, politique… « paysages de la durée »… œuvre qui se déploie… se délocalise... « se disloque »… le spectateur [a] la liberté de « resynchroniser » les états [de l’œuvre]… ses partitions… une forme d’opéra au sens d’œuvrer ?
M-O
  Borderland,(2016…) … cristallisant beaucoup de questionnements … approche très conceptuelle du cinéma … restait une question fondamentale – la narration en tant qu’objet du cinéma - la condition de survie du récit … comment [peut] survivre le film, le cinéma face à sa propre condition de représenter ? Borderland, une représentation où l’acteur était lui-même le seul spectateur potentiel de ce qui se jouait là … il n’y avait pas de présence en dehors du dispositif filmique et donc de l’outil du cinéma… comme une forme de document de ce qui se performait là… Plan séquence… une manière de se confronter à une possible représentation … de la durée… et qui nomme la condition de rendre ce qui s’est joué, absolument unique… çà énonce.
M-D 
  Expériences du dispositif… Transposition dans des lieux différents.. temporalités qui décentrent .. déployer des actes, des partitions.
M-O 
 Poser la question du « comment » une œuvre pourrait survivre à sa propre condition d’être une œuvre, c’est là qu’apparaît l’idée de la déployer sous différentes formes, dans un dialogue continu avec Dominique Quessada … lui travaillant depuis assez longtemps sur la condition de la séparation, la condition d’in-séparation des choses, on y trouvait des objets qui nous intéressait intellectuellement, et donc en sont nés 14 actes … Par ses effets ou ses efforts de transposition : performance du collège des bernardins… revue Multitudes … Pour finir avec Borderland, l’enjeu du titre et l’enjeu de la pensée initiale, c’est la condition de la frontière, d’être potentiellement un lieu habitable… Borderland devenait un objet passionnant pour convoquer cette question du bord ou du débord.
M-D 
  Première exposition monographique (2006), vous parliez de vos pièces en tant que « comments » … étapes… moments… commentaires… un autre rapport au temps … peut-être à voir avec ce temps cyclique… ces « situations potentielles » de François Jullien.
M-O 
  [cette première exposition monographique] a aussi ce sens de nommer potentiellement un homeland, une origine… j’ai déjà … beaucoup exposé à l’étranger, me permettant de transposer dans d’autres cultures plein de choses liées à un choix très précis… il s’agissait de pouvoir ramener de manière un peu concentrée un ensemble de choses qui s’était passé sur la route…. quand on revient à la maison, on a toujours un désir de récit particulier… savoir raconter c’est une des dimensions beaucoup plus généalogique et plus personnelle qui a toujours beaucoup compté chez nous… celui qui revient va prendre l’attention de tous les autres… parce qu’il est allé voir ailleurs, et cet ailleurs est aussi une question très importante dans le travail. C’est là où j’ai inventé les « comments »… qui n’est pas une réduction des pièces, mais une possibilité … c’est cette potentialité de quelque chose… on ne peut pas réduire l’œuvre à ce qu’elle est… elle peut être œuvre, elle peut encore œuvrer en dehors du fait qu’elle soit… je me suis permis nombre de de « comment » qui étaient des signes, des formes  [et] on retrouve un peu tout çà dans Borderland.
M-D 
  « Under Shadows », [ Beaubourg - 2016] : « Portrait of Duration »... rapport à la temporalité… idée d’espace théâtral … un autel presque central « Moelling Poetry » (algorithmes, « observation » scientifique) … la question de l’irreprésentable qu’est le temps… autre partition et en même temps exposition de plusieurs « comments ».
M-O 
  Under Shadows, çà part d’une expérience avec le césium 133 - ce matériau qui est à l’intérieur des horloges atomiques … qui a pour caractéristique de changer d’état, de passer de l’état liquide à l’état solide à 27 ou 28 degrés… par la photographie, figer ce moment de changement d’état en une seconde… Portrait of Duration : représentation en une seconde par la matière qui représente cette seconde… espèce de tautologie de la photographie qui se joue la [et] qui m’intéressait conceptuellement d’appréhender - Modeling Poetry - énorme écran LED dans lequel je rejouais de manière algorithmique une des révélations scientifiques les plus importantes … Etant une image irreprésentable, je m’attaquais à ces représentations de la science spéculative. Comment représenter une image qui est basée sur un langage mathématique ?… Under Shadows  [exposition], dispositif … comme une représentation assez cohérente de l’espace - temps, [mais] il manque une échelle humaine… [hors]… avant cette exposition et pendant sa préparation, un ensemble de personnes qui avaient comptées pour moi, dans le champ intellectuel … artistique disparaissaient… [alors] possibilité d’échelle humaine [en gravant] leur nom sous chaque ampoule [80 ampoules dans Under Shadows] … chaque ampoule … est la condition du voir de ce qui se jouait dans Under Shadows.
M-D 
  Quelque chose de narratif qui vous intéresse peu… et en même temps ... vous parlez des « récits du voir » [pour] « Their Eyes Were Watching »(2018) -installation filmique anniversaire de la finale coupe du monde de football France Brésil… le long du canal de l’Ourcq : « frise » de plans séquences.
M-O 
 Inversion absolue de la condition d’être acteur et la condition spectatrice donc spectateur… trouver un évènement suffisamment important … au niveau de l’action et au niveau de sa condition d’être perçu.. Cette image (coupe du monde de football) a … la qualité d’être une image avec une condition absolument singulière… çà permettait de renvoyer l’objet-image qui avait été observé … comme un objet qui appartient à l’inconscient du collectif, à l’inconscient du regard… donc cet objet peut s’absenter dans sa réalité d’être une image… On se retrouvait en tant que spectateurs, face à des regards qui regardent un même objet qui appartient à notre propre inconscient collectif.
M-D 
  Le plan séquence… chaîne opératoire du cinéma… la notion de « before »… cette mécanique comme un contre-temps ? (« Seven Minutes Before », 2014).
M-O 
  C’est l’ouverture d’un temps auquel on n’a pas axé…Si je prends un temps que je nommerai l’évènement, le film est tourné avec 7 caméras en simultané… de ce point d’évènement où toutes les caméras filmeraient ce point au même moment je vais ré-ouvrir temporellement leur durée, en amont, donc « before »… on est dans le même temps, mais dans l’espace on n’est pas au même endroit… par contre la condition de représentation du film, fait que 7 écrans appartenant au même espace temps de représentation … sont côte à côte… donc ce qui allait être dit sur une trajectoire se juxtaposait et tout cela devenait une grande fresque (Biennale de Lyon)… tout convergeait vers un lieu pour formaliser cet événement… ce film a permis que se passe quelque chose dans l’avant.
M-D 
Comment le mémoriel travaille la temporalité, comment on travaille avec la sculpture, avec [son] autobiographie, autour aussi de l’Arménie, des conflits.
M-O 
  Ce temps il est identifié… de manière intérieure… un des premiers choix par rapport au champ artistique… première grosse installation artistique à l’ouverture du palais de Tokyo à Paris (2001): Island of an Island (1999-2001)… Je cherchais un territoire… c’est là où se rejoignent la petite histoire et la grande Histoire … porter une culture sans en avoir le territoire… je porte une culture et je vais prendre tous les territoires comme l’ espace de projection de ma propre culture… Je pense que Borderland vient aussi dans cet axe là… proposer que potentiellement seule la frontière est habitable… Comment chaque trajectoire porte foncièrement une des dimensions absolues de l’ensemble de nous tous… et pour faire art : si la dimension de l’œuvre ne touche pas une certaine dimension suffisamment reconnaissable par celui qui la pratiquerait, elle n’a pas lieu d’être… c’est la position de l’art face à une société. Réverbères de la mémoire (2019)… un des motifs en arrière-plan… la question de l’anti monument … c’est une forme qui m’intéresse profondément … c’est une forme que l’on retrouve dans Girls of Chilwell – Suspended Acting (2014) … de la représentation photographique [à la] sculpture … [leur] faire traverser le temps autrement…..obsession dans mon travail d’aller vérifier des choses … on leur donne lieu… c’est une épreuve face au réel qui m’intéresse plus qu’autre chose.
M-D 
« From the voice to the hand » (2008) - il y a eu des « comments », des moments d’exposition dans plusieurs lieux, de manière simultanée, des objets différents jusqu’à un objet radiophonique … il y a là déjà ou encore des transpositions génériques, des langages, des jeux de mots, de signes … Il y a des temporalités hybridées qui travaillent avec la durée… mais aussi avec ce temps qui passe.
M-O 
From the voice to the hand, (2008) s’est jouée dans 14 lieux… en simultané … une exposition co-existante… Occasion de resituer la pluralité des opérations artistiques que je mets à l’œuvre… On se retrouvait face à une nouvelle sociologie potentielle de pratiques d’une exposition qui allait contenir l’idée de coexistence des expositions… toujours un espace temps… qui était aussi l’expérience temporelle de ce que pourrait être une exposition à l’échelle d’une ville. il y avait beaucoup de choses à voir … mais on partait aussi d’un précepte simple que l’on allait aussi rater beaucoup de choses ;.. cette dimension-là me passionnait…  on en a fait l’expérience dans le livre qui a été fait à la fin de l’exposition et qui est le seul lieu potentiel où je peux tout voir au même moment… une chose qui est visible n’est pas forcément à voir… c’est pas parce qu’elle est visible qu’elle sera vue… la condition absolue d’une œuvre n’est pas non plus qu’elle soit vue… au sens des pratiques… Où l’expérience de l’œuvre… çà nomme une condition particulière et peut-être que la condition que pose Borderland dans son énoncé - la question de la survie de l’œuvre pour elle-même - vient peut-être de ce type d’analyse là… [sinon] ces mots avec parenthèses - T(here), Word(s) - … sont plutôt une figure migrante du langage… potentiellement cette possibilité du mot frontière.. Pour moi il n’y a pas d’unilatéralité à penser le temps.., le futur aujourd’hui est l’embarras de l’occident… c’est une chose planifiée.. çà n’a rien à voir avec la notion deleuzienne du « devenir », avec la condition de présent de devenir quelque chose, je suis plus proche de ça.
M-D
Cette temporalité qui est au moins celle qui fait image, qui fait penser… c’est la rencontre  [notamment dans] votre pratique de photographe – « Peripherical » 2002 – [ou dans] votre projet en devenir « Datcha Projet » - cet espace de rencontre, ce lieu de non production.
M-O 
Cela m’évoque - pour rattacher çà à  Island of and island - cette question de porter une culture mais pas un territoire, cette question de faire de tous les territoires un lieu potentiel de toutes les projections… je viens d’où je vais… donc la condition de la rencontre… cette datcha en Arménie qui n’est pour moi qu’une œuvre à l’échelle du réel, qui n’est qu’à l’épreuve du réel… qui se doit d’ essayer d’être un peu un sismographe de l’évolution de la vie… Il n’y aura pas de représentation de cet endroit.
M-D 
Vous venez de nous parler de ce potentiel de projection… de cette condition de non représentation… on vient de parler de cette notion de rencontre … du sensible… ce ressentir qui est l’une des définitions de l’opéra… des lieux, des formes, des temporalités… ces « pouvoirs absolus ».
M-O 
Borderland … c’est opérant à l’égal d’un opéra… (mais) plutôt dans la dimension de la politique de l’œuvre… une œuvre ne cesse d’œuvrer … pour moi si une œuvre s’éteint au fait de représenter, je suis triste… il faut qu’elle œuvre… c’est çà que je considère comme la politique de l’œuvre et qui me semble absolument [être]l’essentiel.

Auteur:

Auteure :
Michelle Debat

Critique d’art, membre de l’AICA - France, professeur des universités, théoricienne de la photographie et de l’art contemporain. Elle a notamment publié son autoportrait théorique en photographie et art contemporain, La photographie : essai pour un art indisciplinable. éd. PUV. 2020.

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Série de conversations entre une théoricienne de l’art et un.e artiste contemporain.e


Des podcasts entre livre audio et essai critique

Des conversations entre une théoricienne de l’art et un.e artiste contemporain.e

Des questions, des réflexions, des contradictions… à propos ce qui se fait, de ce qui se montre, de ce qui s’entend et se dit, dans l’art d’aujourd’hui

Des œuvres actuelles d’ici et d’ ailleurs

Bref,

De la voix, du langage, des images… et de la pensée

Tout ce qui accompagne des acte(s) d’art(s) Pour le plus grand nombre de curieux

Michelle Debat – professeur des universités et critique d’art AICA https://epha.univ-paris8.fr


Avec le soutien du laboratoire de recherche AI-AC (Arts des images - Art contemporain) de l’université de Paris 8

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